Rencontre avec nos chercheurs : Lillian Hung, Univérsite Simon Fraser
Lillian Hung, boursière postdoctorale au département de gérontologie à l’Université Simon Fraser, discute de ses recherches visant à intégrer la technologie dans lessoins centrés sur la personne.
Tandis que la population du Canada vieillit et que plus de personnes reçoivent un diagnostic de la maladie d’Alzheimer ou d’un autre trouble neurocognitif, les hôpitaux observent un nombre croissant de personnes atteintes leur rendant visite pour des soins intensifs. La raison de leur séjour n’est pas directement liée à la maladie. Par exemple, ils pourraient avoir une maladie cardiovasculaire, s’être cassé un os après une chute, ou ils se sentent tout simplement déprimés.
Cependant, un séjour en hôpital peut être stressant, sinon effrayant pour n’importe qui, et le trouble neurocognitif peut aggraver ces sentiments.
C’est pourquoi il est si important que les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif soient soutenues par des amis ou des membres de la famille pendant leur séjour. Voir un visage familier ou entendre la voix rassurante d’un ami peut leur procurer un sentiment de sécurité et de réconfort qui peut faciliter le séjour. Mais que se passe-t-il si le membre de la famille ou l’ami n’est pas en mesure de lui rendre visite?
C’est là qu’intervient ma recherche : en utilisant des technologies nouvelles et accessibles, comme l’iPad, on peut améliorer la sécurité et la qualité des soins prodigués aux personnes atteintes d’un trouble neurocognitif en milieu hospitalier.
Les participants à cette étude comprennent des personnes atteintes qui séjournent en hôpital ainsi qu’un membre de leur famille. Puisque les membres de la famille connaissent le mieux chaque personne, je leur demande d’enregistrer un bref message vidéo rassurant dans lequel ils expliquent que la personne est en sécurité et entre de bonnes mains.
Puis, à l’aide d’un iPad, les professionnels de la santé de l’hôpital jouent ce message à la personne avant qu’elle participe à ses activités de soins. En entendant et en voyant le membre de sa famille, elle se sent plus à l’aise, ce qui permet au personnel de l’hôpital de mieux l’assister (par exemple, en l’aidant à prendre des médicaments).
En montrant cette vidéo d’une minute aux personnes atteintes d’un trouble neurocognitif en milieu hospitalier, nous mettons en pratique les soins centrés sur la personne. C’est pourquoi j’appelle mon projet Innovating together : WORKing with technologies in dementia, or IT WORKs (Innover ensemble : les technologies au service des personnes atteintes d’un trouble neurocognitif ou Ça fonctionne).
Il est absolument vital que nous trouvions de nouvelles manières de faciliter la prestation des soins aux personnes atteintes d’un trouble neurocognitif. Les recherches antérieures et les lignes directrices en matière de pratique recommandent des méthodes non médicamenteuses, mais n’expliquent pas particulièrement comment réussir à les mettre en œuvre.
Une fois que mon étude sera terminée, nous disposerons d’éléments probants utiles pouvant soutenir des pratiques plus inclusives à l’égard des personnes atteintes d’un trouble neurocognitif en milieu hospitalier. Nous pourrons alors créer une trousse à outils conviviale pour aider d’autres personnes à en prendre soin.
Chacun connait une personne qui a été touchée par un trouble neurocognitif, et nous avons tous un voisin, un ami ou un parent qui pourrait l’être ou l’avoir été. Heureusement, le soutien croissant des donateurs permet de concrétiser des recherches comme la mienne, mais aussi de diffuser des connaissances probantes auprès des familles, des patients et des professionnels.