Le diagnostic et le dépistage
Outils à l’intention des professionnels de la santé pour dépister l’Alzheimer et les maladies apparentées et établir un diagnostic précoce.
Aperçu
L’Alzheimer et les maladies apparentées sont des maladies progressives et dégénératives. La perte de mémoire, d’attention ou de jugement, les difficultés à poursuivre les activités quotidiennes, les altérations dans les aptitudes à la communication, dans l’humeur ou dans le comportement sont des signes qui motivent souvent la personne ou sa famille à consulter un médecin.
Environ 20% des personnes âgées souffrent de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Les troubles cognitifs comptent parmi les trois principaux problèmes de santé dans ce groupe d’âge*. La détection précoce donne le temps à la personne de s’ajuster au diagnostic et de participer activement à la planification de son avenir.
*Feldman H, et al., Diagnosis and treatment of dementia. L'Association médicale canadienne, 178 (mars 2008), 825-36.
Diagnostic précoce
Il est important d’établir rapidement le diagnostic. Les symptômes de trouble cognitif irréversible s’apparentent souvent à ceux d’autres maladies telles que la dépression, les maladies du cœur ou de la thyroïde, les infections, les interactions médicamenteuses ou l’abus d’alcool.
En reconnaissant les causes et la source des symptômes, la personne sera en mesure d’obtenir les soins, le soutien et le traitement appropriés, et elle aura le temps de planifier son avenir.
L'échelle de détérioration globale
L’échelle de détérioration globale, également appelée échelle de Reisberg, permet aux professionnels de la santé de mesurer la progression de la maladie d’Alzheimer. L’échelle divise la maladie d’Alzheimer en sept stades de détérioration des capacités.
Stade 1: Pas de déficit cognitif
- N’éprouve aucune difficulté dans la vie quotidienne.
Stade 2: Déficit cognitif très léger
- Oublie les noms et l’emplacement des objets.
- Peut avoir de la difficulté à trouver ses mots.
Stade 3: Déficit cognitif léger
- A de la difficulté à s’orienter dans un endroit inconnu.
- A de la difficulté à fonctionner au travail.
Stade 4: Déficit cognitif modéré
- A de la difficulté à accomplir des tâches complexes (finances, magasinage, planification d’un repas avec des invités).
Stade 5: Déficit cognitif relativement grave
- A besoin d’aide pour choisir ses vêtements.
- A besoin qu’on lui rappelle que c’est l’heure de la douche ou du bain.
Stade 6: Déficit cognitif grave
- Perd la notion des expériences et événements récents de sa vie.
- A besoin d’aide pour prendre son bain, ou a peur de prendre son bain.
- A de plus en plus besoin d’aide pour aller aux toilettes ou est incontinent.
Stade 7: Déficit cognitif très grave
- Utilise un vocabulaire très restreint qui se réduira bientôt à quelques mots seulement.
- Perd la capacité de marcher et de s’asseoir.
- A besoin d’aide pour manger.
Reisberg, B., Ferris, S. H., de Leon, M. J., and Crook, T. (1982). Modified from Global Deterioration Scale. American Journal of Psychiatry, 139:1136–1139.
Dépistage
- Tests visant à détecter le déficit cognitif chez les personnes âgées (disponible en anglais seulement)
- Évaluation et prise en charge du délirium : mise à jour 2014 des lignes directrices de la Coalition Canadienne pour la santé mentale des personnes âgées
- Burns A, Bagshaw P, A new dementia currency in primary care. NHS England, mars 2016.
Tests de dépistage cognitif
Instrument | Référence | Durée (min) |
Score seuil/Score total |
Mini-examen de l’état mental | Folstein et al., 1975 |
7-10 | ≤23-26/30 |
Test d’apprentissage verbal de Hopkins – mémoire totale | Frank et Byrne, 2000 |
5 | ≤14-18/36 |
Dépistage des troubles cognitifs | Buschke et al., 1999 |
4 | ≤4/8 |
Test du dessin d’horloge | Royall et al., 1992 |
1-3 | Méthodes de notation variées |
Examen cognitif de Cambridge | Lolk et al., 2000 |
20 | ≤80/107 |
Mini-examen modifié de l’état mental | McDowell et al., 1997 |
10-15 | ≤77-86/100 |
Entrevue de dépistage communautaire de troubles cognitifs | Hall et al., 1993 |
30 | Formule utilisée |
Évaluation cognitive de Montréal | Nasreddine et al., 2005 |
10 | ≤25/30 |
Évaluation neurologique comportementale Formule complète |
Darvesh et al., 2005 |
40-50 | ≤182/250 |
Évaluation neurologique comportementale Formule abrégée |
Darvesh et al., 2005 |
20-30 | ≤82/114 |
Perte cognitive et perte auditive
Le saviez-vous…
- Il existe une association clinique significative entre la perte auditive et le déclin cognitif. Les personnes atteintes d’une perte d’acuité auditive présentent un taux accéléré de déclin cognitif et un risque accru de déficience cognitive3.
- Les mécanismes potentiels derrière la relation mise à jour entre la perte auditive et la perte cognitive, particulièrement en ce qui a trait au risque accru de développer l’Alzheimer ou une maladie apparentée4, restent à démontrer. Au nombre des explications possibles, mentionnons une plus grande isolation sociale, des altérations au cerveau, ou la présence d’un processus commun qui influence aussi bien le fonctionnement auditif que cognitif chez les personnes âgées.
Vous trouverez ci-dessous certaines problématiques auxquelles vous avez peut-être déjà été confronté dans votre bureau, leurs implications sur le processus d’évaluation cognitive, et quelques pistes de solution pour vous assurer de donner à vos clients les meilleurs soins possibles.
Problématique |
Implications pour les évaluations |
À mesure qu’elles avancent en âge, certaines personnes peuvent constater une altération dans leurs capacités de traitement auditif ou dans leurs facultés cognitives. |
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Les personnes touchées par une perte auditive hésitent parfois à chercher de l’aide. |
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Dans la plupart des cas, les tests cognitifs (par exemple le MMSE ou le MoCA) reposent beaucoup sur la capacité de la personne d’entendre et de traiter les questions et les instructions données5. |
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Les symptômes comportementaux (par exemple répétition, agitation) généralement attribués à la perte cognitive de la personne pourraient être reliés ou exacerbés par la perte auditive. |
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Conférence canadienne de consensus sur le diagnostic et le traitement de la démence (CCCDTD)
La 4e CCCDTD a eu lieu à Montréal en mai 2012. Elle avait pour principal objectif de mettre à jour les méthodes diagnostiques de la maladie d’Alzheimer, en tenant compte des critères de diagnostic révisés qui ont été proposés par l’International Working Group (IWG) et les recommandations faites par le National Institute on Aging—Alzheimer Association workgroups.
Lisez les recommandations de la 4e CCCDTD (en anglais seulement).
Brochures de la Société Alzheimer sur le dépistage et le diagnostic
Certaines des brochures suivantes s’adressent aux médecins, d’autres aux personnes malades et aux familles, ou aux deux.
Médecins:
- L’importance du diagnostic précoce
- Principes d’un diagnostic en toute dignité
- Questions que doivent poser les médecins de familles et les professionnels de la santé lorsqu’ils soupçonnent une déficience cognitive
Personne malade et membres de la famille
Notes en bas de page
- Feldman H, et al., Diagnosis and treatment of dementia. Canadian Medical Association Journal, 178 (March 2008), 825- 36.
- "Assessing patients complaining of memory impairment",Geriatrics & Aging (April 08, volume 11, number 3), Dr. M. Masellis and Dr. S. E. Black.
- Gurgel RK et al. “Relationship of hearing loss and dementia: A prospective, population-based study”, Otology & Neurotology, 2014.
- Lin FR et al. “Hearing loss and incident dementia”, Archives of Neurology, 2011, 68(2), 214-220.
- Schneider BA et al. “Effects of senescent changes in audition and cognition on spoken language comprehension”, The Aging Auditory System, Springer Handbook of Auditory Research, 2010, Vol. 34, 167-210. Schneider BA et al. “Effects of senescent changes in audition and cognition on spoken language comprehension”, 2010, Vol. 34, 167-210.
- Davis A et al. “Acceptability, benefit and costs of early screening for hearing disability: A study of potential screening tests and models”, Health Technology Assessment Journal, 2007, 11(42):1-294.
- Pichora-Fuller MK et al. “Helping older people with cognitive decline communicate: Hearing aids as part of a broader rehabilitation approach”, Seminars in Hearing, 2013, 34(04): 308-330.
- Lewis‐Cullinan C, Janken JK, “Effect of cerumen removal on the hearing ability of geriatric patients”, Journal of advanced nursing, 1990, 15 (5), 594-600.
- Moore A et al. “Cerumen, hearing, and cognition in the elderly”, Journal of the American Medical Directors Association, 2002, 3 (3), 136-139.
Plus de liens et de ressources utiles
Joining up: Why people with hearing loss or deafness would benefit from an integrated response to long-term conditions, Action on hearing loss, 2013. En anglais seulement.
L’importance de considérer les dispositifs d’aide auditive pour les personnes atteintes de troubles cognitifs, webinaire SAC – CDRAKE, présentation de Kate Dupuis, neuropsychologue clinique, et Debbie Ostroff, audiologiste agrée (le 14 mai, 2014).